par Sara Fauteux

James Hyndman, crédit photo Julie RIvard
James Hyndman, crédit photo Julie Rivard

Ce n’est pas la première fois que James Hyndman s’adonne à une lecture publique. Seulement au cours des dernières années, il s’est fait la main au Studio littéraire de la Place des Arts, à la Grande Bibliothèque, aux Correspondances d’Eastman et au Salon du livre de Trois-Rivières avant d’atterrir sur la scène du Quat’sous avec quatre rendez-vous des Amours romanesques, organisés conjointement avec Stéphane Lépine à la recherche.

Et ce n’est certainement pas la première fois non plus que le comédien se frotte à Gabriel García Márquez et à cette incroyable histoire qu’est L’Amour au temps du choléra. Comme Hyndman le soulignait à la journaliste Josée Blanchette il y a quelques années, avec ce récit publié en 1985, García Márquez signe « un livre complètement à contre-courant, qui porte sur le temps, l’attente. C’est une histoire d’amour extraordinaire : 425 pages qui mènent aux 25 pages des retrouvailles. »

Ce qu’il y a de bien aussi avec ces lectures publiques, c’est que, ne pouvant lire l’œuvre en entier, on écourte quelque peu l’attente en conduisant directement le public dans le feu de l’action! Après une introduction historique et littéraire, comme toujours passionnée et éloquente de la part de Stéphane Lépine, Hyndman résume brièvement l’anecdote du bouquin et se lance dans la lecture d’un passage clé de l’œuvre, situé juste à la fin des 425 pages d’attente et au tout début des 25 pages de retrouvailles entre les deux personnages principaux.

Bien qu’on s’assure de capter l’attention du public avec cet extrait judicieusement choisi, l’intérêt réel de la soirée ne réside en fait que très peu dans l’anecdote amoureuse, mais plutôt dans le plaisir d’entendre résonner avec fluidité l’écriture abondante de Garcia Marquez. Il ne s’agit donc pas pour le comédien d’incarner des personnages ou de jouer de sa voix, mais plutôt de donner vie à une écriture.

Avec James Hyndamn, le plaisir de la lecture publique est en fait très proche du pur plaisir du lecteur, la solitude en moins. Sa présence sobre, sa lecture solide et puissante, sa voix grave et profonde, digne des meilleurs conteurs, offrent aux spectateurs un magnifique moment de littérature. On n’en attend pas moins des trois autres rendez-vous des Amours romanesques  à venir cette année au Théâtre de Quat’sous :
L’Adieu aux armes d’Ernest Hemingway, le 18 novembre 2013 ;
L’insoutenable légèreté de l’être de Milan Kundera, le 31 mars 2014, et
L’Amant de Lady Chatterley de D.H. Lawrence, le 5 mai 2014.

Tagged: , , , , , , ,

Leave comment