Châteaux du ciel : Les désirs d’un roi

Connaissez-vous l’histoire du roi Louis II (ou Ludwig) de Bavière et de sa famille? C’est une histoire de beauté et de tragédies qui vous tiendra sûrement en haleine si vous plongez un jour dans le terrier du lapin qu’est sa page Wikipédia, mais le Théâtre Denise-Pelletier a ces jours-ci beaucoup mieux à vous proposer : Châteaux du ciel.

Chokola : Manmi cheri*

Phara n’avait que 3 ans quand elle a quitté Haïti pour aller rejoindre sa famille adoptive, dans un village québécois. Depuis, elle n’a de cesse d’essayer de comprendre qui elle est et de chercher dans les visages autour d’elle celui de sa mère perdue. Tantôt sous la forme de lettres adressées à cette mère inconnue, tantôt lors de rencontres avec une psychologue, Phara se confie sur sa quête identitaire et sa relation difficile avec elle-même.

Soeurs sirènes : Comme un poisson dans l’eau

Thèmes de prédilection en théâtre jeune public, l’acceptation de la différence et le dépassement de soi ont donné au fil des années de nombreux excellents spectacles. Soeurs sirènes, de la compagnie Libre Course, fait désormais partie de ceux-là.

Couper ou la psychose d’une hôtesse de l’air

Prière de laisser vos manteaux à la réception, de lire attentivement les consignes (votre sécurité en dépend, on vous aura prévenus) et de vous diriger vers la salle – ou plutôt à bord du petit avion – carte d’embarquement en main. All aboard! Dernier appel pour le vol Couper PROSP2023 à destination de l’Intérieur. Conditions instables. Fortes turbulences prévues. Le ton de ce voyage lynchien de 55 minutes est donné.

Abraham Lincoln va au théâtre : Une mise en abyme des plus divertissantes

Présentée au Théâtre du Nouveau Monde dans une mise en scène de Catherine Vidal, la pièce Abraham Lincoln va au théâtre de Larry Tremblay réunit Luc Bourgeois, Mani Soleymanlou, Bruno Marcil et Didier Lucien pour un moment de théâtre des plus déjantés. Usant de leur talent pour la comédie, les quatre comédiens enchaînent les procédés comiques. Ensemble, incarnant eux-mêmes des comédiens en situation de jeu, ils livrent un spectacle où fiction et réalité s’entremêlent, laissant le public démêler les fils du récit pour en faire sa propre lecture.

D.écimées : retrouver ses origines

Alors que le scandale des pensionnats autochtones fait couler de l’encre. Que la mémoire des orphelins de Duplessis demeure vive. Que les pressions sur le gouvernement s’intensifient afin d’autoriser un plus grand accès aux informations pour les parents biologiques et les enfants adoptés ou non adoptés qui ont été séparés à la naissance. Que les impacts des dissociations précoces mère/poupon sont de mieux en mieux étayés, la pièce, D.écimées, présentée au Théâtre Périscope par la compagnie Les Gorgones en coproduction avec Carte blanche, est en phase avec son époque.

Manikanetish : Lumière sur la communauté

Le roman de Naomi Fontaine, paru en 2017, passe des pages à la scène dans une adaptation à la fois touchante et drôle signée par l’autrice elle-même et par Julie-Anne Ranger-Beauregard. Une première ouverture du Théâtre Duceppe sur les réalités vécues par les Premières Nations.

N’essuie jamais de larmes sans gants : un requiem finement orchestré qui fait œuvre de mémoire

Le Théâtre du Trident fait œuvre de mémoire en cette fin d’hiver en présentant la production, N’essuie jamais de larmes sans gants, d’après le roman de l’écrivain, dramaturge et scénariste suédois Jonas Gardell, adapté pour la scène par Véronique Côté, comédienne autrice et metteure en scène de Québec. La pièce retrace, à travers les péripéties des membres d’une petite cellule gaie de Stockholm, les débuts du sida. Alors que cette nouvelle infection mortelle se répand à une vitesse folle et touche prioritairement les communautés homosexuelles, la société cherche des coupables et impute à ces communautés l’apparition du virus de l’immunodéficience humaine (VIH) et la progression de l’étrange maladie qu’elle génère, au lieu d’explorer des moyens de protéger et d’aider les personnes les plus exposées.

Chambres d’écho : Gare à la surcharge

Le monde entier est en équilibre sur une faille qui pourrait s’ouvrir à tout moment, le basculant dans le chaos. Le paradoxe de l’accélération et de la multiplication des moyens de communication des dernières années, spécialement en rapport aux réseaux sociaux qui sont censés créer des ponts, enferment les utilisateurs dans des chambres d’écho. Prisonniers de ces cloisonnements virtuels, que comprend-on vraiment de la réalité vécue par les autres, de la guerre en Syrie, des printemps arabes, de ce qui pousse un être humain à s’immoler ou un autre à entrer dans une mosquée pour tuer des gens en pleine prière? Comment prévenir l’escalade? Et surtout, comment distinguer les faits des perceptions dans une ère où les opinions règnent, parfois au point d’imposer des faits alternatifs comme des arguments valables?

Là-bas : La valise comme métaphore du voyage intérieur

La sagesse populaire dit que dans le voyage ce n’est pas la destination qui importe, mais la route pour s’y rendre. Les trois comparses de Là-bas, lorsqu’ils arrivent sur scène soudés ensemble et ne formant qu’une seule bibitte, l’apprendront à leur corps défendant. L’empilement des valises sur le plateau indique d’emblée à quel genre d’aventure le public peut s’attendre. Mais dans une sorte d’inversion malicieuse, on comprend aussitôt que ce sont les malles et mallettes qui décideront de leur périple, pas eux.