Par Daphné Bathalon

Photo : Hugues Hugues Photo

Rencontré avant le match inaugural du 3 mars entre les Oranges et les Bleus, l’entraîneur des Bleus, Christian Laurence, paraissait très confiant pour cette saison « réinventée » à la LNI : « Cette année, la Ligue a fait les équipes, et après, nous, les coachs, on a choisi nos équipes. Ce qui est une rupture avec la tradition, où les coachs repêchent leurs joueurs, comme au hockey. Ça nous sort de notre zone de confort, ça nous donne des beaux défis de mise en scène et de direction d’acteurs. »

Questionné à savoir ce qui avait guidé son choix vers l’alignement des Bleus, l’entraîneur, qui cumule huit saisons déjà à la LNI, a parlé d’équilibre au sein de la formation : « Les deux gars sont assez intellos et réfléchissent énormément sur le jeu, à comment ils pourraient l’amener encore plus loin. Les deux filles sont plus instinctives. »

L’entraîneur déborde d’enthousiasme par rapport aux changements apportés au concept et au jeu : « Je trouve que le virage que la Ligue prend cette année va vraiment permettre aux joueurs et à tous les participants (incluant les arbitres et les coachs) d’être dans le meilleur contexte possible pour créer. D’après moi, ce sera une très belle saison de la LNI. Tout le monde est très stimulé, c’est plein de fébrilité. » Quant au rapport frontal instauré entre la patinoire, maintenant sur scène, et le public, il trouve que ça ramène le jeu vers le théâtre. « Pendant des années, avec l’ancienne configuration, on avait glissé vers l’humour, avec les micros, avec la scène au centre… Ça limitait à mon avis les univers et les propositions. » Selon lui, la scène à l’italienne permettra d’approfondir le jeu.

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Même son de cloche du côté de la joueuse des Oranges Joëlle Paré-Beaulieu, qui en est déjà à sa septième saison au sein de la Ligue : « Ça donne quelque chose de plus. Je rentre ici, et j’ai l’impression qu’on est dans un spectacle. Bien des choses ont changé, au niveau de l’animation, de l’analyse, de l’arbitrage aussi, ce qui fait qu’on est bien fébriles, comme si c’était Noël et qu’on venait de déballer notre cadeau. »

Son équipe, les Oranges, regroupe cette année deux anciens Jaunes, un ancien Bleu et une ancienne Rouge : comment envisage-t-elle le jeu avec un tout nouvel alignement de joueurs? La jeune improvisatrice admet ressentir une certaine nervosité, mais une bonne nervosité. « On l’envisage effectivement d’une manière complètement différente que quand on a l’impression de renfiler ses bonnes et aimantes pantoufles. Moi, ça faisait plusieurs années que je jouais dans une équipe avec des forces que je connaissais bien. Là, on change les équipes, on change les énergies. C’est très déstabilisant. Je pense que ça va être pour le mieux, mais pour le moment, on se retrouve tous dans un état de « Je suis en quatrième année et je pars pour la cour des grands »! » Celle qui a très hâte de découvrir les forces des joueurs avec qui elle jouera cette saison souhaite pour sa part réinventer son rapport au jeu. « Je veux être plus ouverte, à l’aise, à l’affût, pas dans la nervosité, pas dans la crainte. Ça va être ma façon de me réinventer cette année. »

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