par Gabrielle Brassard

Le Bal littéraire Crédit photo : David Ospina
Le Bal littéraire
Crédit photo : David Ospina

La dernière soirée du Festival du Jamais Lu, qui a eu lieu le 10 mai dernier, s’est clôturée par un événement tout aussi inusité qu’amusant ; Le bal littéraire, un concept tout à fait approprié pour terminer cette semaine de nouveaux textes théâtraux.

Trois auteurs français, Marion Aubert, Rémi De Vos et Pauline Sales, et deux Québécois, Simon Boulerice et Evelyne de la Chenelière, se sont enfermés ensemble à peine plus de 24h pour écrire une histoire autour de 10 chansons savamment choisies. Ils se sont réparti les bouts d’histoires à écrire, et chaque épisode se termine par une phrase qui évoque le titre de la chanson, qui s’empresse de jouer et de faire danser les spectateurs.

Résultat : c’est dans un avion que le petit groupe franco-québécois nous a emmenés vendredi. Le premier personnage qui nous est présenté est Julie. S’ensuit la célèbre chanson du même nom des Colocs comme introduction à cette pièce peu banale. De Illégale, de Marjo, à Marcia, des Rita Mitsouko, en passant par Charlotte Leslie (Les filles, c’est fait pour faire l’amour) et Désenchantée de Mylène Farmer, la soirée fut enlevante… et dansante à souhait. Toute la salle, transformée pour l’occasion en piste de danse, les uns étant assis par terre, les autres aux quelques tables remisées sur les côtés, s’est prêtée volontiers au jeu. C’est à travers les histoires d’amour des hôtesses de l’air et caractères parfois désagréables des passagers, dans un vol Montréal-Paris, que nous avons passé la soirée, ponctuée de pauses dansantes.

Pour le peu de temps qu’elle avait, la petite troupe éphémère a réussi à tricoter une histoire qui se tenait plutôt bien, utilisant beaucoup les prénoms des personnages de l’avion pour réussir à les intégrer aux chansons choisies (Julie, Marcia…). Il n’était pas si évident de distinguer qui avait écrit quel bout, sinon quelques moments d’écriture ou le joual québécois ressortaient, la plupart du temps interprété par les Français, ce qui, faut l’avouer, fait toujours sourire. La polyvalence d’Évelyne de la Chenelière, qui interprétait l’une des femmes du spectacle La Fureur de ce que je pense à l’Espace Go il y a à peine quelques jours, était remarquable dans ses différents personnages.

Une histoire simple, mais accrocheuse et drôle, des chansons entraînantes ; l’esprit des Écuries était à la fête vendredi, et la musique a continué longtemps après la pièce. Un beau concept, original, et qui ferait du bien à plus d’une salle de théâtre parfois… question d’illuminer un peu les âmes, et les planches parfois poussiéreuses de nos scènes. Merci le Jamais Lu, pour cette expérience unique, et de nous faire découvrir, d’année en année, des textes inusités et rafraichissants.

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